dimanche 17 décembre 2017

Conversation sur Radyonne


Hier, 16 décembre 2017, j'étais l'invité de Yannick PETIT, pour l'enregistrement d'une conversation, dans le cadre de son émission littéraire "Wagon-Livres", sur Radyonne (90.5 FM).

Ce fut pour moi un excellent moment de partage, très convivial.

L'émission passera sur les ondes le 17 janvier prochain. Elle sera ensuite disponible sur internet. J'indiquerai alors le lien.
Vous pouvez retrouver le blog de Yannick PETIT à cette adresse:
http://yannickpetit.fr/press/

Merci Yannick!

mardi 17 octobre 2017

Pif le Chien

Extrait:
"A cette époque, papa fait des piges sportives pour Alger Républicain, grand quotidien démocratique comme le journal se définit lui-même. Il m'emmène de temps en temps dans les locaux du journal, derrière la Grande Poste d'Alger. Je suis subjugué par les matrices, en bois si mes souvenirs sont bons, rangées dans de larges tiroirs, des bandes dessinées de Pif le chien, en fait des "daily strips" qui, bien sûr, sont inversées."






vendredi 13 octobre 2017

Constant Tiffou

"Hussein-Dey est une ville industrielle qui vote plutôt à gauche, si on la compare avec les autres communes de la région d'Alger. Papa et son frère, mon oncle Marcel, se sont inscrits au parti communiste algérien. Ils y resteront quelques temps. Papa est un militant loyal et droit, même s'il n'est pas toujours en accord avec le parti. Il le quittera d'ailleurs bien avant notre départ d'Algérie mais restera un compagnon de route. En 1953, il se présente aux élections municipales, sur une liste "d'union démocratique de défense des intérêts communaux, des libertés, de la paix". Il est alors indépendant, non encarté. C'est à cette occasion qu'il va faire la connaissance d'un colistier, Gilbert Graille, mon futur instituteur, qui obtiendra une voix de plus que lui à cette élection. La liste est conduite par Constant Tiffou, premier adjoint au maire sortant, instituteur au collège technique et membre du PCA. Constant Tiffou est un ami de papa, apprécié à Hussein-Dey. Son engagement politique sera à l'origine de ses nombreuses arrestations et de traitements douloureux. On le croisera, dans les rues d'Hussein-Dey, après avoir été torturé et relâché, complètement anéanti physiquement, marchant très difficilement, appuyé sur une canne. En 1957, il est en désaccord avec le soutien du Parti aux attentats terroristes du FLN. Il s'en désolidarise et démissionne. Il sera l'un des deux accusés du procès du PCA de juin 1960 à être relaxé, malgré des fonctions antérieures importantes au sein du Parti puisqu'il en négocia les accords avec le FLN. Les autres accusés, dont Henri Alleg, le directeur d'Alger Républicain, seront condamnés à de lourdes peines de prison."



 
Alger Républicain du 15 avril 1955


Caricature du Journal d'Alger du 14 juin 1960
En bas : le bâtonnier Thorp, Moine, Akkache, Alleg, Tiffou. En haut : Me Matorasso, Mme Audin, Buono, Caballero, Catogni.
        

mercredi 27 septembre 2017

Etienne "le muet"

Extrait:
 "Le lycée n’a pas de demi-pension et je dois chaque jour effectuer les deux voyages aller-retour en bus. J’ai néanmoins suffisamment de temps pour prendre le repas à la maison. En général, je repars assez tôt de la maison; j’ai ainsi la possibilité de jouer au football sur les boulodromes nouvellement installés devant le lycée. Avec quelques copains, le rendez-vous est immuable. On place nos cartables pour faire les buts et on joue y compris les jours de soleil brûlant, jusqu’à l’ouverture des portes, parfois même à la sortie, non sans avoir acheté un petit paquet de cacahuètes salées au marchand arabe qui stationne devant l’entrée avec son plateau posé sur un vieux pliant. C’est à cet endroit que je rencontre souvent Etienne "le muet", l’oncle d’Albert Camus. C’est un cousin germain de mon grand-père Touniette. Il descend à pied de la rue de Lyon, dans le quartier de Belcourt tout proche où il habite. Je le connais assez bien car il est un fervent supporter de mon père, champion bouliste à cette époque. Etienne est un homme très simple, affable. Malgré notre différence d’âge et les difficultés de communication, j’aime le rencontrer et tenter de converser avec lui. Je l’ai connu alors que j’étais très jeune et je fus tout de suite frappé par son obstination à se faire comprendre et à échanger à partir des quelques sons qui pouvaient s’échapper de sa gorge. Son énergie déployée pour communiquer, sa bonne humeur, sont des atouts majeurs pour capter l’attention de ses interlocuteurs."

 Etienne Sintès dans son atelier de tonnelier, et, devant lui, son neveu Albert Camus, 7 ans


  "Quand il arrivait dans l'atelier au milieu du vacarme des marteaux, il était accueilli par une salutation joyeuse, et la danse des marteaux reprenait. Ernest, vêtu d'un vieux pantalon bleu rapiécé, d'espadrilles couvertes de sciure, d'une flanelle grise sans manches, et d'une vieille chéchia délavée qui protégeait ses beaux cheveux des copeaux et de la poussière, l'embrassait et lui proposait de l'aider."
Le Premier Homme (A. Camus)

vendredi 28 avril 2017

En hommage à Claude SAHEL








Je suis très triste. Claude Sahel, le philosophe, l'ami d'enfance, nous a quittés au début de ce mois. Je pense fort à lui et à son fils Balthazar.
Petit clin d'oeil à cet ami dans mon récit:
"Pendant longtemps, et aujourd'hui encore, je ferai le reproche à mes parents de ne pas m'avoir tenu informé de leur décision de partir. Malgré mon jeune âge, le vécu quotidien avait forgé mon caractère et surtout m'avait fait énormément mûrir. Je comprenais la situation et pourtant mes parents m'en avaient tenu à l'écart. J'étais parti sans saluer mes amis, sans avoir aucun contact avec eux. Je croyais les retrouver en septembre. De fait, je les ai tous perdus de vue. J'aurai toujours beaucoup de mal à accepter et à assumer cette situation. Je sais pourtant que mes parents ont pris la bonne décision. Il est probable, à postériori, que papa aurait été la cible de l'OAS dans ce contexte compliqué. Mes parents ont voulu en premier lieu nous protéger, Michèle et moi. C'est seulement en septembre 2007, soit 46 ans après, que je retrouverai, grâce à l'internet, mon ami de lycée, Claude, aujourd'hui universitaire à la retraite, philosophe et auteur de plusieurs ouvrages, mais seulement par téléphone interposé, puis, en 2012, toujours au téléphone, mon copain Alain dont le père était menuisier en bas de chez nous. Claude et moi nous n'aurons pas l'occasion de nous rencontrer et de nous remémorer les discussions sans fin que nous avions dans la cour du lycée à propos de religion et de politique, ni les conducteurs des émissions radiophoniques enfantines auxquelles il participait sur Radio Alger les jeudis après-midi auprès de Dominique Paturel et qu'il étudiait en cachette en classe… Je n’aurai jamais d’autre contact avec mes anciens copains de classe."

Ouvrages de Claude SAHEL
(suivre le lien)

 

vendredi 13 janvier 2017

Changement



Les 36 et 38 rue de Constantine vers 2005




2016: le bâtiment du n°36, où habitaient mes grands-parents a été rasé. En mauvais état, il ne pouvait plus être conservé. Un hussein-déen habitant au n°38 m'a envoyé cette photo. Certes, le temps passe et les choses évoluent mais j'ai du mal à accepter ce changement. Ce sont beaucoup de souvenirs qui ont été effacés avec la disparition de cet immeuble.