lundi 10 septembre 2018

Episode très douloureux: 26 mars 1962

Je fais référence très rapidement à la fusillade de la rue d'Isly, le 26 mars 1962:

"Papa a pris avec lui sa Rétinette Kodak et sa caméra. Il filme à l'occasion quelques scènes de famille. Il a découvert dès 1953 le cinéma amateur grâce à un ami, monsieur Torrès, qui lui a prêté une caméra. Ce même monsieur Torrès qui, le 26 mars 1962, perdra sa fille Michelle, âgée de vingt ans, tuée par les balles de militaires français, au cours de la fusillade de la rue d'Isly à Alger."

Aujourd'hui encore, cet épisode m'est particulièrement douloureux. Ci-dessous, la photo de Michelle, tuée d'une balle dans le dos. Elle est portée par Monsieur Gilbert Sans (à gauche). On voit Monsieur Georges Torrès, son père (derrière) avec à sa gauche (tout à droite sur la photo) son frère. Tout au fond, sa soeur Danielle.



Merci à Monsieur Gilbert Sans qui m'a transmis cette photo.


mercredi 17 janvier 2018

Entretien sur Radyonne avec Yannick Petit

Emission littéraire radiophonique Wagon-livres sur Radyonne-90.5 FM du 17 janvier 2018

Cliquez sur le lien ci-dessous:






 
 

vendredi 12 janvier 2018

Mon grand-père maternel



Le lycée du Champ de manœuvres
"Les trois années passées au lycée du Champ de manœuvres sont pour moi un excellent souvenir. Cet établissement pour garçons a une réputation de sérieux mais il est situé dans un quartier populaire, face au Foyer Civique. Il jouit donc d’un regard un peu condescendant de la part des habitants du centre-ville d’Alger qui envoient plutôt leurs garçons vers les deux autres lycées, Bugeaud ou Gauthier, lycées que les adeptes du Champ de Manœuvres considèrent de bourgeois. Ce lycée, autrefois EPS –Ecole Primaire Supérieure– a accueilli mon grand-père Gadéa comme enseignant. Il y enseignera le travail du fer.

Mon grand-père a le port altier, fier, mais n'est ni arrogant, ni hautain. Il se dégage de son attitude une autorité naturelle. J'apprendrai, plus de cinquante ans après, qu'on le surnommait, dans le quartier de Belcourt, le professeur."


Les professeurs de l'établissement en 1946
Mon grand-père, François Gadéa, au 1er rang, assis, le 1er, tout à gauche de la photo.
En haut, 2ème en partant de la gauche, M. Rizzo, qui fut mon professeur de musique

dimanche 17 décembre 2017

Conversation sur Radyonne


Hier, 16 décembre 2017, j'étais l'invité de Yannick PETIT, pour l'enregistrement d'une conversation, dans le cadre de son émission littéraire "Wagon-Livres", sur Radyonne (90.5 FM).

Ce fut pour moi un excellent moment de partage, très convivial.

L'émission passera sur les ondes le 17 janvier prochain. Elle sera ensuite disponible sur internet. J'indiquerai alors le lien.
Vous pouvez retrouver le blog de Yannick PETIT à cette adresse:
http://yannickpetit.fr/press/

Merci Yannick!

mardi 17 octobre 2017

Pif le Chien

Extrait:
"A cette époque, papa fait des piges sportives pour Alger Républicain, grand quotidien démocratique comme le journal se définit lui-même. Il m'emmène de temps en temps dans les locaux du journal, derrière la Grande Poste d'Alger. Je suis subjugué par les matrices, en bois si mes souvenirs sont bons, rangées dans de larges tiroirs, des bandes dessinées de Pif le chien, en fait des "daily strips" qui, bien sûr, sont inversées."






vendredi 13 octobre 2017

Constant Tiffou

"Hussein-Dey est une ville industrielle qui vote plutôt à gauche, si on la compare avec les autres communes de la région d'Alger. Papa et son frère, mon oncle Marcel, se sont inscrits au parti communiste algérien. Ils y resteront quelques temps. Papa est un militant loyal et droit, même s'il n'est pas toujours en accord avec le parti. Il le quittera d'ailleurs bien avant notre départ d'Algérie mais restera un compagnon de route. En 1953, il se présente aux élections municipales, sur une liste "d'union démocratique de défense des intérêts communaux, des libertés, de la paix". Il est alors indépendant, non encarté. C'est à cette occasion qu'il va faire la connaissance d'un colistier, Gilbert Graille, mon futur instituteur, qui obtiendra une voix de plus que lui à cette élection. La liste est conduite par Constant Tiffou, premier adjoint au maire sortant, instituteur au collège technique et membre du PCA. Constant Tiffou est un ami de papa, apprécié à Hussein-Dey. Son engagement politique sera à l'origine de ses nombreuses arrestations et de traitements douloureux. On le croisera, dans les rues d'Hussein-Dey, après avoir été torturé et relâché, complètement anéanti physiquement, marchant très difficilement, appuyé sur une canne. En 1957, il est en désaccord avec le soutien du Parti aux attentats terroristes du FLN. Il s'en désolidarise et démissionne. Il sera l'un des deux accusés du procès du PCA de juin 1960 à être relaxé, malgré des fonctions antérieures importantes au sein du Parti puisqu'il en négocia les accords avec le FLN. Les autres accusés, dont Henri Alleg, le directeur d'Alger Républicain, seront condamnés à de lourdes peines de prison."



 
Alger Républicain du 15 avril 1955


Caricature du Journal d'Alger du 14 juin 1960
En bas : le bâtonnier Thorp, Moine, Akkache, Alleg, Tiffou. En haut : Me Matorasso, Mme Audin, Buono, Caballero, Catogni.
        

mercredi 27 septembre 2017

Etienne "le muet"

Extrait:
 "Le lycée n’a pas de demi-pension et je dois chaque jour effectuer les deux voyages aller-retour en bus. J’ai néanmoins suffisamment de temps pour prendre le repas à la maison. En général, je repars assez tôt de la maison; j’ai ainsi la possibilité de jouer au football sur les boulodromes nouvellement installés devant le lycée. Avec quelques copains, le rendez-vous est immuable. On place nos cartables pour faire les buts et on joue y compris les jours de soleil brûlant, jusqu’à l’ouverture des portes, parfois même à la sortie, non sans avoir acheté un petit paquet de cacahuètes salées au marchand arabe qui stationne devant l’entrée avec son plateau posé sur un vieux pliant. C’est à cet endroit que je rencontre souvent Etienne "le muet", l’oncle d’Albert Camus. C’est un cousin germain de mon grand-père Touniette. Il descend à pied de la rue de Lyon, dans le quartier de Belcourt tout proche où il habite. Je le connais assez bien car il est un fervent supporter de mon père, champion bouliste à cette époque. Etienne est un homme très simple, affable. Malgré notre différence d’âge et les difficultés de communication, j’aime le rencontrer et tenter de converser avec lui. Je l’ai connu alors que j’étais très jeune et je fus tout de suite frappé par son obstination à se faire comprendre et à échanger à partir des quelques sons qui pouvaient s’échapper de sa gorge. Son énergie déployée pour communiquer, sa bonne humeur, sont des atouts majeurs pour capter l’attention de ses interlocuteurs."

 Etienne Sintès dans son atelier de tonnelier, et, devant lui, son neveu Albert Camus, 7 ans


  "Quand il arrivait dans l'atelier au milieu du vacarme des marteaux, il était accueilli par une salutation joyeuse, et la danse des marteaux reprenait. Ernest, vêtu d'un vieux pantalon bleu rapiécé, d'espadrilles couvertes de sciure, d'une flanelle grise sans manches, et d'une vieille chéchia délavée qui protégeait ses beaux cheveux des copeaux et de la poussière, l'embrassait et lui proposait de l'aider."
Le Premier Homme (A. Camus)

vendredi 28 avril 2017

En hommage à Claude SAHEL








Je suis très triste. Claude Sahel, le philosophe, l'ami d'enfance, nous a quittés au début de ce mois. Je pense fort à lui et à son fils Balthazar.
Petit clin d'oeil à cet ami dans mon récit:
"Pendant longtemps, et aujourd'hui encore, je ferai le reproche à mes parents de ne pas m'avoir tenu informé de leur décision de partir. Malgré mon jeune âge, le vécu quotidien avait forgé mon caractère et surtout m'avait fait énormément mûrir. Je comprenais la situation et pourtant mes parents m'en avaient tenu à l'écart. J'étais parti sans saluer mes amis, sans avoir aucun contact avec eux. Je croyais les retrouver en septembre. De fait, je les ai tous perdus de vue. J'aurai toujours beaucoup de mal à accepter et à assumer cette situation. Je sais pourtant que mes parents ont pris la bonne décision. Il est probable, à postériori, que papa aurait été la cible de l'OAS dans ce contexte compliqué. Mes parents ont voulu en premier lieu nous protéger, Michèle et moi. C'est seulement en septembre 2007, soit 46 ans après, que je retrouverai, grâce à l'internet, mon ami de lycée, Claude, aujourd'hui universitaire à la retraite, philosophe et auteur de plusieurs ouvrages, mais seulement par téléphone interposé, puis, en 2012, toujours au téléphone, mon copain Alain dont le père était menuisier en bas de chez nous. Claude et moi nous n'aurons pas l'occasion de nous rencontrer et de nous remémorer les discussions sans fin que nous avions dans la cour du lycée à propos de religion et de politique, ni les conducteurs des émissions radiophoniques enfantines auxquelles il participait sur Radio Alger les jeudis après-midi auprès de Dominique Paturel et qu'il étudiait en cachette en classe… Je n’aurai jamais d’autre contact avec mes anciens copains de classe."

Ouvrages de Claude SAHEL
(suivre le lien)

 

vendredi 13 janvier 2017

Changement



Les 36 et 38 rue de Constantine vers 2005




2016: le bâtiment du n°36, où habitaient mes grands-parents a été rasé. En mauvais état, il ne pouvait plus être conservé. Un hussein-déen habitant au n°38 m'a envoyé cette photo. Certes, le temps passe et les choses évoluent mais j'ai du mal à accepter ce changement. Ce sont beaucoup de souvenirs qui ont été effacés avec la disparition de cet immeuble.



jeudi 19 mai 2016

Suite de l'extrait précédent

"Bizarrement, je ne demande jamais si mes parents ont été prévenus. Je considère qu'avec l'éloignement et leur travail, il ne faut pas les déranger. A Hussein-Dey, pourtant, mes parents s'inquiètent. Pas la moindre nouvelle en presque deux semaines. Papa s'enquiert auprès de responsables d'Air-France de cette situation. Après recherches et appel téléphonique, il apprend mon hospitalisation sans recevoir aucun détail, mais, encore une fois, les médecins savent-ils ce que j'ai. Chacun de nous en a toujours douté.
14 juillet 1955: aujourd'hui, c'est la fête nationale. Dans mon lit d'hôpital, c'est une journée banale, comme les précédentes. Je m'apprête à passer les heures lentement, entre piqûres, soins et jeux avec ma petite voisine. La fin de matinée pourtant va me réserver une grande surprise. Entre onze heures et midi, je vois entrer mon père dans la chambre. Il se jette sur moi et m'embrasse. Il est en sanglots. J'ai aussi la larme à l'oeil. Il me demande si je pleure parce que je souffre. Non, je ne sens plus rien de mon corps sinon une impression de lourdeur. Rapidement, papa va reprendre la situation en mains. Il m'apprend qu'il a pris tôt le matin un avion. Il a fait le nécessaire pour embarquer alors que tous les sièges étaient occupés. Il a voyagé sur un siège annexe, près de la cabine de pilotage. A Paris, en ce 14 juillet, il est difficile de se déplacer. La vie tourne au ralenti. Il me dit qu'il va me sortir ce cet hôpital et me ramener à la maison. Par la suite, j'apprendrai que son arrivée à l'hôpital a été mouvementée. En se présentant dans le service où l'on m'avait placé, il découvre qu'il ne s'agit que d'enfants paralysés. Son anxiété, en traversant les salles et couloirs emplis de fauteuils roulants va accentuer son angoisse. Il manifeste au personnel soignant son intention de me ramener en Algérie. On lui répond que je suis intransportable et qu'il n'est pas question que je quitte l'hôpital. Le ton monte rapidement et, devant sa menace de faire venir la police, un responsable accepte de me laisser sortir. Papa devra seulement signer une décharge. Sur ces entre-faits, le directeur de la colonie, prévenu, arrive.
… …


Le départ de l'hôpital est très rapide. Papa et moi montons dans la voiture du directeur. Comme je ne peux pas marcher, il est obligé de me porter dans ses bras. Je ne suis pas très épais mais un peu encombrant quand même… Dans l'auto, papa se remet de la tension à l'hôpital. Avec le directeur de la colo, il évoque le déroulement des événements. La route est moins encombrée qu'à l'ordinaire aussi nous pouvons rouler normalement. Le directeur explique qu'il va devoir nous laisser très bientôt sur le bord de la route et que nous allons faire du stop pour essayer d'atteindre l'aéroport au plus vite. Je ne comprends pas pourquoi il ne nous emmène pas lui-même mais papa semble bien accepter cette situation, sûrement une obligation. La voiture stoppe près d'un espace en herbes, sur le bas-côté. On m'entoure d'une couverture et papa m'assoit dans l'herbe, adossé à un arbre, à quelques mètres de la route. Les deux adultes vont tour à tour se mettre sur le bord de cette route à grande circulation pour tenter de faire arrêter une voiture, l'autre me tenant compagnie. De longues minutes vont s'écouler. Arrêter une auto puis se faire accompagner à l'aéroport ne semble pas simple. Je ne saurais dire aujourd'hui le temps passé à attendre, mais il nous a paru bien long. Enfin, un conducteur, seul dans sa voiture, s'arrête. Après lui avoir exposé la situation, il dit à papa qu'il n'a pas à se faire de soucis et qu'il va nous déposer directement à l'aérogare. Pendant le trajet, papa apprendra qu'il s'agit de Monsieur Maurice Guigoz, Directeur Général de la société Guigoz. Je lui serai toujours redevable de son aide."

Monsieur Maurice Guigoz, petit-fils du fondateur du lait Guigoz...

 ...c'est lui qui est sur l'affiche.

Autre extrait


"L’année scolaire vient de se terminer. Dans 48 heures, ce sera le départ pour la France. Maman vérifie le trousseau, toutes les affaires sont identifiées à nos nom et prénom par les petites bandelettes cousues au revers des vêtements, nous sommes prêts au départ.
Le voyage se fait en avion, Air-France oblige. A l'aéroport d'Alger-Maison-Blanche, Michèle retrouve des copines et se joint à leur groupe. Je reste seul et suis très attentif aux consignes qui nous sont données. J’ai quand même un peu d’appréhension, je dois rester avec le groupe… Un appel est fait et nous montons dans un Bréguet deux ponts. C’est ma première colonie de vacances et mon premier voyage en avion. Nous nous asseyons dans le pont inférieur, réservé au fret, où des sièges ont été installés. Je suis sur l’avant, près d’un hublot. On attache nos ceintures et nos accompagnateurs nous distribuent des bonbons disposés sur un plateau. Il y a des chewing-gums Hollywood à la chlorophylle, très prisés des enfants, mais je les évite. Je n'aime pas cela. Mes parents m'ont tellement dit de ne pas mastiquer ce morceau de caoutchouc: "ton estomac travaille pour rien!". L’avion n’est pas des plus silencieux. Nous décollons, je m’endors.
La descente sur Marseille va me réveiller. Nous devons y faire escale. Il fait nuit. Avant de toucher le sol, je suis ébahi par les lumières qui balisent les côtés de la piste à distance régulière. Comme c'est beau! L’avion se pose et va se garer. Nous n'en bougeons pas. Nous restons dans nos sièges un long moment, puis c’est à nouveau le décollage et le départ pour Paris.
Tous les enfants sont rassemblés dans une immense salle de l'aéroport. Dans le brouhaha, on fait un nouvel appel. Je reconnais "Cabri", la monitrice qui s'occupe de nous au cours des sorties du jeudi à Alger. Cela me rassure. Michèle va rejoindre son groupe, elle vient m'embrasser et me dire au revoir. On m'appelle enfin. Je ne connais aucun des enfants qui m'accompagnent. C'est le départ pour la colo.
C'est la première fois que je quitte mes parents pour un aussi long séjour et pour vivre en collectivité. De plus Hussein-Dey me semble tellement éloigné de la région parisienne… Je suis un peu à l'étranger mais dans l'ensemble je suis content. Le voyage m'a paru long et très fatigant. J'ai beaucoup de difficulté à porter ma valise très pesante et encombrante et à m'organiser avec mes affaires. Dès l'installation dans la chambre-dortoir, je fais connaissance avec les futurs copains et je range mon linge dans l'armoire personnelle. Après la constitution des groupes, les activités traditionnelles de la colo vont commencer. Le cadre est très verdoyant et les promenades semblent être une activité récurrente. Dès la première marche en forêt, j'ai du mal à suivre le groupe et suis à la traîne. Malgré mes efforts et ma bonne volonté, je ne peux marcher plus rapidement et rejoindre les autres copains. Tout normalement, on va donc m'installer à l'infirmerie. Je suis en observation. Plusieurs jours vont s'écouler ainsi. Très rapidement, mes forces déclinent. Je dois faire des efforts insurmontables pour bouger. Je n'ai ni la force, ni même l'idée d'écrire à mes parents. Et puis un matin, essayant de me lever, je me sens très lourd, je gagne les toilettes en avançant avec de grandes difficultés. Mes pieds traînent au sol, dix centimètres tout au plus à chaque pas. J'avance en plaquant mes mains sur le mur pour tenter de progresser, je n’y arrive pas. Je me mets à quatre pattes. Je ne soutiens plus mon corps…
Les responsables de la colo prennent alors conscience de la gravité de la situation. Un médecin vient me rendre visite et je suis immédiatement hospitalisé."

samedi 26 mars 2016

La rue de Constantine, années 50

La rue de Constantine, dans les années 50,
au niveau de la rue Louis Narbonne, près de l'ancienne poste

vendredi 25 mars 2016

Bombardement du Thomas Stones



Extrait:
"Par la fenêtre de cette chambre, on aperçoit l'Est de la baie d'Alger avec sa pointe, le Cap Matifou. Cette vue est superbe. Pendant quelques années, je vais être intrigué par le bateau bombardé qui s'est échoué à quelques brasses de la petite plage du Piquet Blanc. C'est le Thomas Stones, un bateau américain de transport de troupes. Alors qu'il arrivait de Gibraltar, fin 1942, et n'était plus en état de naviguer après les attaques allemandes, pour laisser accoster d'autres navires, on avait dû le déplacer, du quai où il se trouvait dans le port d'Alger, vers un mouillage dans la rade face à Hussein-Dey. Là, complètement à découvert, il avait été la cible d'une violente attaque aérienne, et malgré la défense de son commandant Olton Bennehoff, il avait été complètement éventré.
Après la guerre, les plus grands avaient fait de cette épave leur terrain de jeu. Ils allaient, en quelques brasses, aborder sa carcasse."


L'incendie du bateau après son bombardement

dimanche 24 mai 2015

Remerciements

Un grand merci pour son accueil à Magali, responsable de la librairie Calligrammes - 7 rue Votaire à Sens, le samedi 23 mai, pour la séance de dédicaces. De nombreuses rencontres bien sympathiques tout au long de cette journée.
Merci également à Jeanne Cotel Melaisne, Directrice de la Bibliothèque Jorge Semprun de Villeneuve-sur-Yonne et à Sylvie Ballester, Directrice de la Médiathèque Jean-Christophe Rufin de Sens, pour leur présence et leurs encouragements.


jeudi 7 mai 2015

Dédicace le 23 mai 2015 à la Librairie Calligrammes de Sens

Dans le cadre de la quinzaine du livre et de la lecture organisée par la médiathèque Jean-Christophe Rufin de Sens (Yonne), je dédicacerai mon récit "38, rue de Constantine" à la librairie Calligrammes, 7 rue Voltaire, 89100 Sens, le samedi 23 mai 2015 de 10h à midi et de 14h30 à 17h.

Merci à Magali, Sylvie et Jeanne

jeudi 2 avril 2015

Les mounas

A propos de mounas:

"Je vais également conserver de cette branche les habitudes culinaires, que ce soit les macaronades italiennes ou les mounas espagnoles, gâteaux traditionnels qu'on prépare à Pâques et qui, chez ma grand-mère, étaient placés toute une nuit sous un lit afin de faire monter le levain dans la chaleur ambiante de la chambre."

Aujourd'hui, je les prépare avec une machine à pain, c'est la modernité... En une heure trente et vingt  minutes de cuisson, c'est prêt! La texture et la saveur sont restées les mêmes. Je ne regrette pas les efforts du pétrissage que je faisais pour ma grand-mère qui n'avait plus la force d'effectuer ce travail, seulement son absence.




samedi 21 mars 2015

Mes maîtres d'école, extrait



Mes souvenirs d'école primaire sont excellents. Malgré les années, la mémoire de mes maîtresses et maîtres de maternelle et élémentaire reste vivace. Deux d'entre eux, cependant, m'ont plus marqué. Au cours préparatoire ce fut Ali Remli, le maître qui m'apprit à lire. Au CM2, Gilbert Graille:

"Quant à Gilbert Graille, son empreinte sur moi a été forte, à la fois dans le domaine personnel et dans ma vie professionnelle. Ce fut un maître aux grandes qualités pédagogiques qui savait à la fois intéresser la classe, lui transmettre les connaissances indispensables, mais aussi faire passer des principes éducatifs qui nous ont aidés à bien grandir, principes en lien direct avec ceux de l'Ecole de la République, l'Ecole Laïque. Dans la classe de Monsieur Graille, tous les sujets peuvent être abordés. On s'y sent bien.  Au cours de cette  année de CM2,  je suis frappé par cette liberté de ton qu'il a, qu'il nous laisse, et qui nous permet de devenir nous-mêmes. Ce rapport aux élèves est pour moi une découverte. Pourtant, il est exigeant et même sévère quelquefois.  Je me souviens de son humour, des jeux de mots qu'il nous fait partager, de sa vision sur l'ouverture à l'ensemble des matières, matières traditionnelles bien sûr, mais aussi peinture, musique, sport, de l'importance qu'il accorde à cette éducation globale. Il nous fait découvrir les mots croisés, le code de la route. J'ai en mémoire cet air de l'opérette  "la Mascotte", passage qu'il avait inscrit au répertoire des chants de la classe, qu'un inspecteur, après avoir terminé son inspection, avait demandé à entendre, juste avant de partir, un peu comme un rappel, un petit air "pour la route". Il nous avait tous réunis sur l'estrade et nous avions entonné "les envoyés du paradis sont des mascottes mes amis, heureux celui que le ciel dote d'une mascotte…", cette phrase que 50 ans après, il m'écrira au dos de l'enveloppe d'une carte de vœux. Je crois que c'est grâce à lui, plus tard, que je devins, également dans l'Education nationale, un adepte de l'Ecole Active et un militant de la Coopération scolaire. Alors que je ne l'avais pas revu depuis notre départ d'Hussein-Dey, au cours d'une journée de formation, devant des inspecteurs de l'Education nationale, je prenais en exemple Monsieur Graille, à propos de son type d'enseignement. La globalité dans l'éducation, il l'appliquait après la classe. Comment oublier le goût qu'il me transmit pour la photographie, cette façon naturelle de nous inclure, d'autres enfants et moi, dans le groupe d'adultes qui jouait au volley-ball sur le petit terrain de sport, entre l'école et le stade municipal, durant des soirées de printemps… Il savait partager et semer toutes ces petites graines qui un jour, immanquablement, se développeraient. Je ne reverrai qu'une seule fois Gilbert Graille à son domicile en région parisienne en 2005. Nous évoquerons des souvenirs mais nous parlerons aussi de pédagogie de la lecture. Agé et en mauvaise santé, il gardera jusqu'au bout sa verve et sa capacité de conviction. Je ne regretterai pas cette visite que j'avais retardée longtemps, de peur d'importuner mon ancien maître."

 2005, en compagnie de Gilbert Graille
à son domicile de Seine et Marne

mercredi 24 décembre 2014

Un petit extrait

"3 juillet 1961. Il est 13h 30. La grosse limousine Mercédès est garée au pied de notre immeuble, au 38 rue de Constantine. Depuis quelques minutes déjà, je fais des va et vient sur le balcon du cinquième étage pour guetter son arrivée. J'aperçois la voiture à travers le feuillage abondant d'un vert éclatant des caoutchoucs qui bordent l'artère principale de la ville. Comme chaque année, tous les arbres ont été taillés au carré et leur tronc blanchi au lait de chaux. Les fins d'après-midi, en été, ils procurent ombre et fraîcheur aux promeneurs qui commencent à s'aventurer dans la rue, petite transition avant de s'attabler aux terrasses des cafés, dans les odeurs de grillade et de fumée, pour y déguster des brochettes d'abats, accompagnées le plus souvent d'une anisette alors que les enfants savourent généralement la traditionnelle grenadine.
Le chauffeur de la Mercédès est sorti de la voiture. Il allume une cigarette. C'est lui qui nous accompagne à Maison-Blanche, papa et moi, dans la voiture de société réservée d'habitude au directeur de l'entreprise. Je pars seul en avion pour Perpignan où mes grands-parents m'attendent. Les vacances y seront plus calmes et mes parents n'auront pas le souci de ma présence pendant qu'ils travaillent. L'ambiance est de plus en plus lourde à Alger où les attentats se multiplient. Malgré le couvre-feu, les bombes explosent le soir. Il est certain que mon départ va tranquilliser mes parents. J'ai terminé une assez bonne année au lycée du Champ de Manoeuvres et Michèle vient d'avoir son bac philo. Maman et papa sont sereins de ce côté-là.
Rapidement, papa prend ma valise, j'embrasse maman pour lui dire au revoir et nous descendons les cinq étages à pied. Depuis des années, l'ascenseur est arrêté au cinquième. Je ne l'ai jamais vu en fonctionnement et pourtant je suis né dans cet appartement voilà plus de quatorze ans. Souvent, je me suis amusé à y entrer, appuyer sur chaque bouton, avec le secret espoir d'un démarrage inopiné. Mais il n'y eut jamais de miracle. Arrivé sur le trottoir, par réflexe, je me retourne et je jette un coup d'oeil vers le balcon de mes grands-parents, dans l'immeuble voisin, mais les persiennes sont fermées. Aujourd'hui, il fait une chaleur suffocante et la plupart des appartements ont les volets clos, on essaie de garder un minimum de fraîcheur. Nous saluons le chauffeur. Papa monte à côté de lui. Je m'installe à l'arrière. La rue est complètement vide. Je pose à côté de moi ma petite valise de toile bleue Air-France. Papa me l'a donnée lorsqu'il travaillait encore pour la compagnie. J'y ai placé un peu de lecture et des jeux pour le voyage."

jeudi 27 novembre 2014

ça se précise!


LePaus Lecture
Arrivés ce matin..!!
Affiches A3/A4
Flyers
Cartons d'invitation pour les Officiels
Cartes de Voeux / marque pages que les Auteurs donneront au Public lors du salon...
La date approche...en espérant n'avoir rien omis...!!

  

Le 14 décembre 2014
de 10 h à 18 h 30 - Salle Galaxy, St Denis les Sens (Yonne)

Je vous y attends pour présenter mon petit récit.